TECHNIKART
Le màgazine Gratuit de l'art, Christine Adami 

TECHNIKART
Le màgazine Gratuit de l'art
Bimestiel. N°8.
Janvier-Février 1993.
La New New Painting 
Christine Adami 

La New New Painting, présentée en France par Kenworth Moffett, docteur en philosophie et en histoire de l'art, comme la nouvelle peinture acrylique, ne constitue pas une organisation au sens spécifique du terme. Les artistes, qui partagent les mêmes sensibilités et les mêmes préoccupations, sont originaires, pour la plupart, d'Amérique du nord. Its se distinguent par un style agressif, agressivité du relief épais et mouvementé, du dessin, des couleurs très vives et par l'utilisation du gel acrylique. Cette nouvelle peinture acrylique -le matériau luimême a été inventé par l'entreprise Golden- apporte une tri-dimensionnalité au tableau appréciée par les jeunes peintres américains des années 80. Abstraite et spontanée, elle puise ses origines au coeur des expressionnistes abstraits, Pollock, Hofman, Gotlieb, Motherwell, De Kooning et plus particulièrement dans l'action painting, fart informel, le tachisme... L'accent est porté sur la texture, l'existence purement physique de la peinture et le choix des couleurs fluorescentes. Elle succède à la nouvelle peinture américaine de l'après-guerre, la New Painting pour devenir, dans un délire d'imagination (!), la New New Painting. Sur cette lancée, on n'ose imaginer le nom que porteront les prochains courants artistiques. Les principaux acteurs de cette nouvelle tendance sont réunis pour la première fois en France, dans deux expositions parisiennes, l'une à la galerie Gérald Piltzer pour les grands formats, l'autre à la galerie Dambier Masset pour les petits formats. Elles présentent dix artistes de . moins de cinquante ans: Baker, Brent, Drapell, Fertig, Gittins, Gruters, Lemer, Minkin, Peacock, Piermarini et Webster. Olitski, avec sa peinture au pistolet,, . Graham Peacock, singularisé par ses "crazing" et Lucy Baker marquent plus précisément les trois_tendances de ce groupe. On peut toutefois reprocher à cette exposition une certaine précocité. Le livre de Ken Moffett représentet-il réellement l'ensemble de la démarche de ce courant? La course à la modernité pousse quelque fois marchands d'art et critiques à s'emparer trop tôt d'événements non aboutis. II serait intéressant d'approfondir le rendu du "plastic" de la peinture. Les couleurs fluorescentes acidulées, confuses et pâteuses dénaturent l'émotion qui devient artificielle. La matière semble avoir pris le pas sur l'esprit.

Christine Adami